Ré bémol majeur, Harem, Rien à déclarer, Oiseaux de nuit, Carpe diem, Lucie in the skaï... Toutes les nouvelles d’Andrea Lucchesi ont en commun d’explorer avec autant d’élégance que de talent le plaisir charnel. Celui d’un rendez-vous avec un inconnu dans une chambre d’hôtel, celui qu’on ne s’interdit pas parce qu’on est jeune ou parce qu’on ne l’est plus, celui qui vous vient au souvenir de votre premier émoi, celui d’un doux abandon qui peut tourner acide si l’on n’y prend pas garde...

Ces « indécences » sont sensuelles, parfois mordantes, toujours troublantes. Une dentelle exquise qui flirte avec l’érotisme ou s’y abandonne franchement pour réveiller alors le souffle chaud du désir, cette urgence d’aimer.

Mais ne nous y trompons pas : les nouvelles d'Andrea Lucchesi ne sont pas que coquins. Ils nous entraînent dans de vraies histoires, des moments de vie pleins de lumière, de pudeur ou de détresse. Ils nous racontent alors un père et ses failles, une mauvaise rencontre et ses conséquences, un couple, son intimité, ses doutes et sa chute.

Ainsi, avec Ré bémol majeur et autres indécences, le sexe n'est-il pas toujours joyeux. Parfois, il souligne aussi les fragilités et les lâchetés humaines avec d'autant plus de brutalité que, lorsqu'un corps se dévoile, c'est tout un être qui se met à nu.

« La sexualité, c’est comme les empreintes digitales : il n’y en a pas deux pareilles. Chacun vit le désir, le fantasme, le plaisir selon des goûts et des dégoûts qui lui sont propres, selon les interdits et les permissions qui lui viennent de son éducation, selon son humeur du moment et les expériences qu’il a eu le courage, la curiosité, la chance ou, à l’inverse, la déveine de vivre. Aussi m’est-il impossible de vous promettre à coup sûr que la lecture de mes « indécences » déclenchera en vous cette chaleur, ces picotements qui trahissent l’envie. C’est en effet votre regard et, avec lui, votre vécu qui décideront de l’intensité érotique de mes nouvelles. Vous pouvez tout aussi bien les juger naïves, gentiment coquines ou sensuelles que les trouver brûlantes ou carrément obscènes, même si je me suis appliqué à ne jamais verser dans la vulgarité. Mais je suis certain d’une chose : elles ne vous laisseront pas indifférent.e, car ce ne sont pas là des « histoires de fesses », mais de véritables histoires de vie, des récits intimes qui, au-delà de l’extase et du charnel, se nourrissent de tout ce qui fait notre quotidien : le doute, la lâcheté, la beauté, la peine, la honte, le regret, la douceur, la colère... Et l’amour surtout ! Car je suis de ceux qui pensent qu’Éros a plusieurs cordes à son arc et que la concupiscence en est une. »

Andrea LUCCHESI

« Je me suis toujours demandé pourquoi les femmes aiment tant les histoires d’amour ?
Elle ferme son livre. Elle le regarde. Elle lui sourit, malicieuse. Elle lui répond :
— Peut-être parce que les hommes savent bien mieux les raconter que les vivre. »